Mon fils Nollan, accro à la drogue me gâche la vie !

Aujourd'hui j'ai choisi de raconter l'histoire de Suzy, 52 ans et mère de Nollan qui vit l'enfer au quotidien suite aux addictions de son fils. 

Bonjour, je m'appelle Suzy et le jour où j'ai eu Nollan a été le plus beau jour de ma vie. Plus jeune, Nollan était un garçon épanoui, assez bon élève et très sportif. D’ailleurs, Il a pratiqué le Karaté jusqu’à ces 25 ans. Nollan est mon fils unique et je l'aime plus que tout au monde. Mais depuis 3 ans, notre relation s'est sérieusement détériorée. 

Après avoir obtenu son Baccalauréat, Nollan a poursuivi ses études à Paris. Il avait dû quitter le cocon familial et voler de ses propres ailes. Mais après 5 ans en Métropole, je constatais que Nollan n'avait décroché aucun diplôme. Autrement dit, après 5 ans d'études il avait encore le niveau BAC+0!! Suite à cette déception, j'ai décidé de faire revenir mon fils à mes côtés. Malheureusement Nollan n'était plus le même : il sortait tous les soirs, il rentrait fortement alcoolisé et ne souhaitait pas rentrer dans la vie active dans l'immédiat. Par amour pour mon fils, j'ai subvenu à ses besoins et cédé à ses nombreux caprices.

Un jour, alors que je me rendais au supermarché je vis une amie, Collette. Elle m’annonça sans ménagement : " Suzy je suis désolée pour Nollan, As-tu déjà trouvé une solution à ses problèmes de drogues? Il n'est vraiment pas en forme." Alors mon monde s'écroula car je compris que le changement de comportement de mon fils était lié à la consommation de stupéfiants! Mais comment cela avait pu arriver? Mon cœur saigne. 

Nollan et moi étions très fusionnels, alors j'ai choisi de lui parler de ses problèmes. Comment avait-il pu sombrer dans l'addiction et la petite délinquance? Suite à mes interrogations, il m'avoua qu'il consommait régulièrement du cannabis ainsi que ses dérivés, mais aussi de la Cocaïne. Il m'avait expliqué qu'il avait très mal vécu l'éloignement familial et qu'il avait trouvé refuge dans la consommation de drogue et d'alcool. En concluant cette discussion, j'avais suggéré à Nollan de s’inscrire à un programme de désintoxication mais il refusa en me disant qu'il était parfaitement capable de se reprendre en main seul ! 

Au fil du temps, Nollan devenait plus exigeant et me réclamait encore plus d'argent! Au début, je refusais de lui donner de l'argent... Je dis bien "au début"... Vous ai-je dis que Nollan était ceinture noir et qu'il mesurait 1m95 ? Moi, du haut de mes 1m60, je me faisais cognée tant que je n'avais pas craché les sous et ça sans même pouvoir me défendre. Mon visage était tuméfié, mais mon cœur l’était encore plus car je ne reconnaissais plus mon fils lorsqu'il était en état de manque! La honte m'a poussé à cacher la situation à mon entourage. Je tentais de dissimuler mes cicatrices sous mon fond de teint à peine plus foncé que les hématomes qui couvraient mes joues. Nollan était méconnaissable !  Lors de ses crises, il cassait la télévision, l'ordinateur et tout ce qui était à sa portée. Le lendemain, je rachetais le tout car je ne pouvais pas dire que mon fils avait des accès de colère quand il était en manque. J'avais honte car j'étais pétrifiée à l'idée que je sois pointée du doigt comme étant une "mauvaise mère".

Une fois par semaine, je me faisais extorquer plus de 200 €. Lorsque cela ne suffisait pas il me frappait jusqu'à ce que je cède. Le fait de me voir en sang ne générait aucune émotion chez Nollan: il voulait de l'argent par tous les moyens quitte à me voir dans cet état. Parfois, il venait à mon travail me réclamer de l'argent et faisait un scandale si je ne lui en donnais pas. Suite à cela, je me suis endettée et j'ai fait une grave dépression. Si je suis encore en vie aujourd'hui, c'est parce que je n'ai pas le courage de me suicider et de laisser mon fils dans une telle situation. 

Un matin, j'ai reçu un appel du commissariat m'expliquant que mon fils avait été interné en psychiatrie. Il avait eu un délire paranoïaque causant un trouble à l'ordre publique dans les rues de la ville. Quelques jours plus tard, une fois la période d'isolement terminée, J'ai pu lui rendre visite à l’hôpital. Mon fils était devenu une véritable loque humaine, drogué par les anxiolitiques et les neuroleptiques. C'était une expérience très dur à vivre, néanmoins, il pu sortir après 6 mois d'hospitalisation.

Depuis, Nollan est en désintoxication et son état s'améliore progressivement. C'est une épreuve que nous surmonterons à deux. Je ne baisserai pas les bras car j'ai confiance en mon fils et en sa volonté de s'en sortir. 

Never give up the fight